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8.3.11

Ratiocinator


J'appelle mon super-pouvoir l'avoir intransitif. C'est un vouloir noir. Noir pour la connotation péjorative, noir pour la représentation du néant. C'est un vouloir obscur par son vide de sens et par sa complexité.
On pourrait simplifier en utilisant le terme «incapacité au contentement», mais encore, des précisions seraient nécessaires. Mon habileté surhumaine n'est pas à méprendre avec un besoin insatiable par la quantité ou la qualité d'un bien (matériel ou psychologique). Sans pour autant désirer du meilleur ou du plusieurs, il est plutôt question d'une insatisfaction envers une possession, qui ne semblerait pouvoir se combler que par son antagoniste juste assez approximatif pour éviter un échange redondant, mais élaborant ainsi progressivement un réseau de caprices incohérents. Ceci mène évidemment à une désorientation absolue. L'espoir d'un équilibre est entretenu par l'idée qu'un bien ultime existe, infini et incontestable.

J'acquiers mon énergie de puissances pernicieuses telles que l'inatteignable, l'éphémère et le condescendant. Ces forces me procurent une vitalité vite consumée et pathologiquement jouissive. Une dépendance est créée. Le sevrage serait autant affligeant qu'une âme se passant d'aimer. Un choix se manifeste ; la famine psychique ou la persistance dans une douleur peut-être salutaire.
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Ce texte est court, mais il ne s'agit tout de même que d'une élaboration de «Je ne sais pas ce que je veux.»

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