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6.4.11

ÉPREUVE

Je ne sais tellement comment faire. Tellement pas comment faire. L'incapacité m'est un animal domestique que j'aime aveuglément par ses beaux yeux. Ces yeux savent mordre et ils ne font qu'une bouchée de mon pénible conditionnement. 
Je le vois, ce classique podium à trois marches, mais je ne le crois qu'un mirage. D'étendre mon bras me décourage, car je trouve absurde d'encourager une passion. L'utiliser me tendra à la dénaturer. Et cette passion que dis-je est futile à moins d'être talentueuse. Et le talent n'est pas bon. 

Je m'amuse au pessimisme. Plaisir vicieux et doucement ravageur. Il entraîne le dédain du trivial et du compliqué, du facile et du lointain, de la vivacité et de l'immobile, de l'autocritique et de l'interjection, des choses et des êtres. On commence par être attiré de sa drôle extravagance, puis le virus s'accapare tranquillement de l'esprit. Le loisir s'étire en habitude et s'étend finalement au-delà de la conscience. Au moins, l'inconscient a les plus beaux yeux. 

3.4.11

fuckallisme


Réflexe pathologique davantage qu'une habitude, ce n'est pas par exprès ni par accident qu'on s'y soumet. C'est salement propre à l'être qui est un humain, toutefois moins évident que la paresse. On pourrait en dire un talent, alors une faculté qui se doit d'être développée et entretenue pour grandir. L'aboulique aboutit ainsi à une vive volonté d'évanouissement de sa fougue. Et cela devient une métadépendance : on aime autant l'objet que le fait de trop l'aimer. On ne se peut plus de ne rien pouvoir. 

On bouge pour rester immobile. 
On s'isole pour trouver la liberté. 
On se tait pour crier à sa guise. 
On s'organise pour flâner. 
On est fidèle à la procrastination.

Je m'efforce ici à terminer cela. Déjà.