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23.12.10

Vacances à la plage blanche

J'ose croire que tout le monde, plus ou moins explicitement cependant, veut garder une âme d'enfant. J'aborde ici un sujet abusivement entrepris, mais je ferai bien ce que je veux.
Le travail, les responsabilités, les engagements, me semblent être fait seulement pour mieux apprécier les moments où on les abandonne. Non mais quelle sensation peut surpasser le sentiment de liberté enivrant de lâcher un emploi d'étudiant! De remettre son dernier examen de session!
Nos pas s'élèvent, nos épaules s'abaissent, nos mains se relâchent, notre conscience s'évapore. Devant nous, s'étale un sol infini et blanc, une grande page vide attendant que l'on y mette de la couleur, nos couleurs. On y procède à la vitesse que l'on veut, on erre sans rien construire, on s'émerveille devant le vide, ou on s'arrête pour rebâtir une autre histoire.
L'enfant en nous n'érige que des châteaux de sable. Éphémères, ils sont constamment menacés par le vent ou la marée. Ils prennent machinalement la forme de l'imagination. Ils sont simples et plaisants à mouler. Il se peut que quelqu'un s'amène avec sa pelle et son seau. Ce quelqu'un peut nous imaginer de nouvelles formes. Il peut nous amener, dans son seau, de l'eau pour solidifier le moment.
Dans cet espace blanc, je ris pour rien. Dans cet espace blanc, je répète par réflexe que je suis bien. Dans cet espace blanc, je pourrais marcher sans fin, sans jamais m'essouffler. Dans cet espace blanc, mes idées s'éclairent.
Je suis un enfant sans soucis. Je suis un adulte épuré.
Je suis un être aussi matériel que le vent.

20.12.10

«Tu me donnes envie de porter mes chandails à l'envers»

Je me suis déjà demandé comment je me percevrais si j'étais un autre. Cet autre, il serait quand même moi, mais l'autre moi est exactement moi.
Établissons que d'avoir un clone est normal. Imaginons qu'on ne peut avoir conscience de son existence et que, par un jour aussi anodin que sa veille ou son lendemain, on le croise et cette rencontre se fait précisément de la même manière qu'avec n'importe qui, avec les mêmes préjugés, avec la même première impression critique, avec les mêmes jugements de toutes sortes.
Quelle chimie est-ce qu'on développerait?
Est-ce que je m'aimerais?
La fois où je m'étais posé cette question j'en avais conclu que je ne pourrais être ami avec cet autre moi-même. Mes raisonnements d'autrefois à ce sujet sont oubliées.
Toutefois, je me souviens que ce n'était aucunement par basse estime personnelle que j'en était arrivé à cette conclusion. J'en avais seulement retiré qu'une relation avec soi-même était unique, que tout les phénomènes faisant en sorte que deux personnes s'aiment ne peuvent y être glissés afin d'obtenir le même résultat de connexion.
Cette réflexion a refait surface car ce jour anodin est arrivé.
Je me suis trouvé.
À la première impression, cette autre personne est moi.
À la définitive, elle est exactement moi.
Mais cette autre vient détruire mon ancienne hypothèse.
Ce reflet de moi-même me fait me sourire. J'aime deux fois plus ce que j'aime et j'aime deux fois plus de choses depuis que je suis deux fois. Être seul est plus agréable étant donné que je suis peut-être accompagné ailleurs ou sinon je suis deux à être seul.  Ce dicentrisme est bizarrement confortable. Je suis maintenant introverti vers l'extérieur. Je devient renfermé sur ses émotions.

Je vis un choc perceptif. La nuit, je chancelle dans un nuage frais vers une destination irréfléchie. Cette marche nocturne, main dans ma main, est présentement la meilleure musique à mes oreilles.

Quand ce rien gêne #1

Porter des lunettes 3D du cinéma pour faire cool, ça donne le cancer.

16.12.10

7 heures à penser par jour de novembre


Mon colocataire et moi divergeons sur plusieurs points. Il ne veut pas d'enfants, j'en veux le plus bientôt possible. Il voudrait habiter Paris, moi Grenoble. Il aime porter des jeans serrées, moi j'veux un gros fond de culotte. On s'amuse souvent à argumenter sur nos goûts. On dit que ça ne se discute pas. On peut discuter de ce que l'on veut évidemment. On dit plutôt qu'on ne peut en juger.
Ce n'est pas qu'on veut absolument défendre ou légitimer nos idées, on ne fait que décortiquer ces perceptions pour personnellement mieux les comprendre. On s'entraide dans nos introspections. Il arrive que, dans ces moments, je réalise que mes idées peuvent être insensées, que je les ai acquises aveuglément.
Il m'a expliqué qu'il voudrait ne pas avoir à dormir, que c'était une perte de temps. J'ai rétorqué que, non, dormir c'est formidable, et ce, avec des arguments aussi pauvres que «on est trop bien dans son lit le matin» . J'en était gêné. J'ai réussi à trouver une raison pourquoi j'aimais dormir. Ça me donne un break d'être réveillé. Il est vrai que je me tanne de penser. Je me retrouve souvent à penser que ceux pensant le moins sont les plus heureux.
Oui, je pense trop.
Pas assez pour être malheureux parce que je contrôle mes pensées. Je sais où elles peuvent me mener.
Je l'ai réalisé lorsque j'étais engagé comme sauveteur au bord d'un lac à un spa. Les baigneurs ne se mouillaient jamais plus de 15 secondes et ne parlaient jamais. Je travaillais des shifts de 7 heures. 7 heures de silence. 7 heures assis sur une chaise en bois. 7 heures devant un lac immobile.
7 heures de réflexion par jour jusqu'en novembre. C'est dangereux.
Mais aujourd'hui, j'ai écouté Cashback (par Sean Ellis) et j'ai envie d'être insomniaque. J'ai envie d'expérimenter la vie la nuit. Je veux apprendre ce que c'est que des gens nocturnes. J'aurais le sentiment de partir en voyage, je pense. De vivre dans une autre dimension (aussi geek que cela sonne).
Je suis surtout curieux parce que je n'ai jamais passé une nuit blanche, jamais.

10.12.10

Fruits pourris


J'aime bien gribouiller des dessins. Poser des petites pensées sur papier est aussi une activité que j'aime. Souvent, je gratte ou je pianote en fredonnant un air. Il arrive que je me fige devant une image. Qu'elle soit imprimée, peinte ou cadrée par les limites de mon propre champ de vision.
Tout s'engourdit aux alentours de ma concentration. Je prend des petites siestes. Je rêve de ce qui n'existe pas. Je me promène avec une démarche d'astronaute et je plonge et je nage chaque fois dans un nouveau cratère. 
Ces passe-temps, je voudrais les faire fructifier un peu plus. Je voudrais mieux m'y prendre en leurs offrant un peu plus de sérieux de ma part. Souvent, je commets le crime d'oublier mes fruits, de les perdre en dessous d'autres choses insignifiantes, de les laisser pourrir dans mon estime surtout. 
Comme plusieurs, j'ai des sursauts de motivation qui font vite de s'éteindre. J'ai des embryons de projets avortés au premier mois. J'ai des élans d'ambition qui décélèrent au premier obstacle. J'ai toujours des bonnes excuses. toujours...
toujours un hymne, j'en fais mon bac à compost. Ma version propre de mon moleskine. Mon parcours de jogging lunaire. Peut-être qu'il me permettra d'être plus ardu envers ma culture fruitière. Peut-être qu'une adresse URL lui gagnera mon respect. 
On verra.