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20.12.10

«Tu me donnes envie de porter mes chandails à l'envers»

Je me suis déjà demandé comment je me percevrais si j'étais un autre. Cet autre, il serait quand même moi, mais l'autre moi est exactement moi.
Établissons que d'avoir un clone est normal. Imaginons qu'on ne peut avoir conscience de son existence et que, par un jour aussi anodin que sa veille ou son lendemain, on le croise et cette rencontre se fait précisément de la même manière qu'avec n'importe qui, avec les mêmes préjugés, avec la même première impression critique, avec les mêmes jugements de toutes sortes.
Quelle chimie est-ce qu'on développerait?
Est-ce que je m'aimerais?
La fois où je m'étais posé cette question j'en avais conclu que je ne pourrais être ami avec cet autre moi-même. Mes raisonnements d'autrefois à ce sujet sont oubliées.
Toutefois, je me souviens que ce n'était aucunement par basse estime personnelle que j'en était arrivé à cette conclusion. J'en avais seulement retiré qu'une relation avec soi-même était unique, que tout les phénomènes faisant en sorte que deux personnes s'aiment ne peuvent y être glissés afin d'obtenir le même résultat de connexion.
Cette réflexion a refait surface car ce jour anodin est arrivé.
Je me suis trouvé.
À la première impression, cette autre personne est moi.
À la définitive, elle est exactement moi.
Mais cette autre vient détruire mon ancienne hypothèse.
Ce reflet de moi-même me fait me sourire. J'aime deux fois plus ce que j'aime et j'aime deux fois plus de choses depuis que je suis deux fois. Être seul est plus agréable étant donné que je suis peut-être accompagné ailleurs ou sinon je suis deux à être seul.  Ce dicentrisme est bizarrement confortable. Je suis maintenant introverti vers l'extérieur. Je devient renfermé sur ses émotions.

Je vis un choc perceptif. La nuit, je chancelle dans un nuage frais vers une destination irréfléchie. Cette marche nocturne, main dans ma main, est présentement la meilleure musique à mes oreilles.

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