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16.12.10

7 heures à penser par jour de novembre


Mon colocataire et moi divergeons sur plusieurs points. Il ne veut pas d'enfants, j'en veux le plus bientôt possible. Il voudrait habiter Paris, moi Grenoble. Il aime porter des jeans serrées, moi j'veux un gros fond de culotte. On s'amuse souvent à argumenter sur nos goûts. On dit que ça ne se discute pas. On peut discuter de ce que l'on veut évidemment. On dit plutôt qu'on ne peut en juger.
Ce n'est pas qu'on veut absolument défendre ou légitimer nos idées, on ne fait que décortiquer ces perceptions pour personnellement mieux les comprendre. On s'entraide dans nos introspections. Il arrive que, dans ces moments, je réalise que mes idées peuvent être insensées, que je les ai acquises aveuglément.
Il m'a expliqué qu'il voudrait ne pas avoir à dormir, que c'était une perte de temps. J'ai rétorqué que, non, dormir c'est formidable, et ce, avec des arguments aussi pauvres que «on est trop bien dans son lit le matin» . J'en était gêné. J'ai réussi à trouver une raison pourquoi j'aimais dormir. Ça me donne un break d'être réveillé. Il est vrai que je me tanne de penser. Je me retrouve souvent à penser que ceux pensant le moins sont les plus heureux.
Oui, je pense trop.
Pas assez pour être malheureux parce que je contrôle mes pensées. Je sais où elles peuvent me mener.
Je l'ai réalisé lorsque j'étais engagé comme sauveteur au bord d'un lac à un spa. Les baigneurs ne se mouillaient jamais plus de 15 secondes et ne parlaient jamais. Je travaillais des shifts de 7 heures. 7 heures de silence. 7 heures assis sur une chaise en bois. 7 heures devant un lac immobile.
7 heures de réflexion par jour jusqu'en novembre. C'est dangereux.
Mais aujourd'hui, j'ai écouté Cashback (par Sean Ellis) et j'ai envie d'être insomniaque. J'ai envie d'expérimenter la vie la nuit. Je veux apprendre ce que c'est que des gens nocturnes. J'aurais le sentiment de partir en voyage, je pense. De vivre dans une autre dimension (aussi geek que cela sonne).
Je suis surtout curieux parce que je n'ai jamais passé une nuit blanche, jamais.

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