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20.1.11


Un cerf-volant se fait traîner par terre. À L'autre extrémité de la ficelle, une main gauche et une main droite s'enlacent. La droite est poilue, la gauche a les ongles vernis. Il y a aussi des pieds poilus et des pieds aux ongles vernis qui foulent le gazon à grande vitesse.
Le vernis est du même rouge que le cerf-volant. Avant, quand le cerf-volant était plus haut que les lampadaires, on ne s'attardait pas à regarder ce qui était de la même couleur que celui-ci. Maintenant qu'il glisse sur le sol, on voit pourquoi il est tombé. On ne lève plus les yeux au ciel, mais on jette des regards en arrière. Les mains et les pieds continuent à courir, mais on fait davantage attention de ne pas se heurter aux cailloux.
Il vient bien sûr le temps où on se demande à quoi ça sert de courir avec un cerf-volant à terre. On se demande si on veut s'arrêter. Et si on s'arrête, veut-on refaire décoller notre cerf-volant rouge ou le laisser traîner?
Les paumes des mains commencent à suer ensemble. Ça les écoeure. La force dans les jambes s'atténue rapidement. Le cerf-volant s'accroche dans une poubelle de parc. La ficelle glisse des mains et leur laisse quelques marques rouge dans les paumes. Du même rouge que le vernis.
En se retournant vers le cerf-volant échoué, les quatre pieds se marchent dessus. On s'essuie la sueur sur les paumes sur le gazon. On s'assoit en indien en regardant le rouge du cerf-volant.
Jusqu'à ce qu'un se lève et dit «Je ne suis pas vraiment bien assis en indien» puis quitte dans la direction opposée au rouge.

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