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13.11.11

perdre connaissance


Il y a un conflit cognitif qui n'est plus négligeable. Il y a une distance maintenant trop considérable et je suis essoufflé. J'ai tellement cogné à ma porte que j'en saigne. Je n'ai plus de souffle et je me vide de mon sang. Je perds connaissance. J'ai les genoux qui flanchent. Mon sol est instable, le ciel ne lui est plus parallèle.
Je suis en plein milieu de la balance, mais je reste constamment sans équilibre. 

Je m'accroche à ce qui me glisse imperceptiblement des doigts. On me sert la main, ça ne suffit. Elle seule ne sait comment réagir. Doit-elle rattraper ce qui s'échappe ou saisir ce qui semble plus léger? Ma main ne voit rien, ne devine pas. Elle pèse ce qu'elle tient et compare tout ce qu'elle a déjà connu. 

À quel point l'effort devient-il affliction? Comment sagement reconnaître qu'une régression est irrécupérable? Un défaitiste orage se déferle sur moi.  Des chocs intermittents me paralysent, me font tomber à genoux. Et des genoux je saigne. 

Je perds encore de mon sang. Je perds encore de ma connaissance. Cette ombre infidèle qui s'est décousue à mon insu. 
Et là, agenouillé dans une flaque d'eau rougeâtre, sans lumière, sans ombre, je suis à moitié conscient, à moitié connaissant, à moitié connu.



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